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Poésie sous roche - Page 16

  • Les couleurs de mes souvenirs - Poème de Madeleine Covas

    Les couleurs de mes souvenirs



    Samarcande la rose dans un jour sans nuages
    Effaçait Tamerlan et ses hordes sauvages
    Et Venise la verte au fond de ses ruelles
    Fêtait le carnaval dans un monde irréel

    Mais Alep était bleue et regardait le ciel
    Et Alep riait dans les couchants vermeils
    Sa fière citadelle dressée dans le soleil
    Et son musée ouvert distillant ses merveilles

    La blanche Santorin se faisait Atlantide
    Jalousant un instant les belles cariatides
    Et la vaste Pékin dans ses sombres nuées
    Laissait mal respirer son peuple agglutiné

    Mais Alep dansait dans ses souks parfumés
    Faisant vibrer la vie en ses nuits étoilées
    S'efforçant d'oublier les sombres bruits de bottes
    Et les appels au meurtre se disant patriotes

    San Francisco chantait dans ses rues bariolées
    Gardant de son passé ses maisons colorées
    Prague la noire sortait d'une infinie tristesse
    Pour oublier le temps de l'ancienne détresse

    Mais Alep pleurait dans ses rues massacrées
    Lorsque le sang coulait sur les pavés dorés
    Et ses enfants fuyaient allant vaille que vaille
    Délaissant madrassa et caravansérails

    Oslo, Le Caire, Lima, vous restez dans mon cœur
    Et vous me rappelez de multiples couleurs
    Mais Alep la rebelle continue de gémir
    Son cri désespéré parle à mes souvenirs

    Alep va mourir et personne ne bouge
    Alep n'est plus bleue elle est devenue rouge


    Madeleine Covas

     

    madeleine covas, Alep, SyrieUne place d'Alep, devant la citadelle, avant et après les bombardements.

     

  • Abidjan - Poème de Claire Bethmont

    ABIDJAN,

    Capitale initiale d'un noir alphabet,
    Ville aux flamboyants de parade
    Hantés par la brousse dépeuplée,
    Te voici :
    Tu ouvres ta main sombre
    Sur ta Côte d'Ivoire,
    Et tes doigts sculptés aux ébènes profonds
    Implorent
    La flèche de marbre d'une folle cathédrale.
    Le soleil des pagnes et le feu des piments
    Éclaboussent
    Ses flancs insolents.
    Mais elle, elle boit en silence ce pluriel de lumières.
    Et à l'heure où tremble enfin la voix du balafon,
    Elle brandit l'apogée meurtrier
    De sa lance de neige
    Dans le ciel déchiré par les jets d'Occident :

    ABIDJAN !

    Claire Bethmont
    Amoin Djéa

    Abidjan, cathédrale, Claire Bethmont,
    La cathédrale Saint-Paul d'Abidjan au crépuscule

  • Delphinus - Poème de Marie-Jo Thabuis

    DELPHINUS

     

    Toi, frère de la mer,
    Témoin des origines
    Aux matrices marines,

    Qu’as-tu donc à me dire
    Quand tu siffles ton chant
    Au sein de l’océan ?

    J’aime tes yeux rieurs
    Messager atlantique
    Si doux, si pacifique,

    Toi l’âme salvatrice
    Ayant le goût du jeu
    Approche-toi un peu,

    Souffle-moi le grand bleu
    Ondoyant héritage
    Qu’ensemble l’on partage,

    Jouons encore un peu
    Qu’entre nos ombres lisses
    Belles vagues s’immiscent !

    Je suis issue de l’eau
    Et tu sais qu’autrefois
    J’étais semblable à toi

    Mon frère de la mer,
    Jumeau des origines
    Aux matrices marines !

     

    Marie-Jo Thabuis

     

    marie jo thabuis, dauphin,

     

  • Partie de campagne - Poème de Guillaume Riou

    PARTIE DE CAMPAGNE


    Le ruisseau tresse le soleil.

    La transparence de ta jupe
    attise mon désir.

    Ma main serpente
    dans l'herbe tendre
    et joue avec le feu.


    Guillaume Riou
    Voir son blog Poussière Virtuelle

     

    jean renoir, maupassant, partie de campagne,
    Image extraite du film Une partie de campagne de Jean Renoir, 1946