Seuls les ciels, les ciels de traîne,
Les ciels longs, jaunes, plats et pâles,
Striés d’éclairs d’ailes.
En effilochages de nuages mauves
Seuls les ciels buvant le bruit des villes malades
Seules les lagunes, leurs langueurs de sable,
Les lasses et molles vagues, baignées d’éclats d’écailles,
En déliquescence d’algues
Seules les lagunes, épongeant la lie des cités aigres
Seuls les arbres, leurs angles de fuite
Drainant l’ennui des hommes mornes
Seule la Beauté,
Sa fulgurance
Et les poètes foudroyés.
Solange JEANBERNE