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La complainte du pauvre Georges - Poème de Georges Miquel

f47e740209f6f2bad4e60f9cb549fdc6.jpegOyez, oyez, bonnes gens

La folle ritournelle

Qui chante en la cervelle

De ma vie en suspens.

J’ai des mots et des vers

Qui tournant dans ma tête

En font une girouette

Et mes sens de travers.

Les rythmes et les rîmes

S’en donnent à cœur joie

Quand leur chanson déploie

Mes sentiments intimes.

Ce manège d’enfer

Dans un grand tourbillon

Enivre le grillon

De mon cœur tant offert.

Dans les flonflons joyeux

De la fête voisine

Le soir qui se dessine

Prépare nos adieux.

L’ombre se fait attendre,

Se meurent les lampions,

S’étranglent les violons,

Enfin vient la nuit tendre.

 

Valsez, voltez, virez,

Tourniquet des amours,

Des départs sans retours ;

Ainsi vous vieillirez !

Souvenir, souvenir,

Ecume de mes vies,

Morte eau de mes envies,

Noyant mon devenir.

La vie est en couleur

La mort en blanc et noir,

L’une pétrie d’espoir

Et l’autre de douleur.

Dans l’alcool des passions,

Enivrons nous encore,

Mâchons la Mandragore

D’ultimes illusions !


Georges Miquel

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