Oyez, oyez, bonnes gens
La folle ritournelle
Qui chante en la cervelle
De ma vie en suspens.
J’ai des mots et des vers
Qui tournant dans ma tête
En font une girouette
Et mes sens de travers.
Les rythmes et les rîmes
S’en donnent à cœur joie
Quand leur chanson déploie
Mes sentiments intimes.
Ce manège d’enfer
Dans un grand tourbillon
Enivre le grillon
De mon cœur tant offert.
Dans les flonflons joyeux
De la fête voisine
Le soir qui se dessine
Prépare nos adieux.
L’ombre se fait attendre,
Se meurent les lampions,
S’étranglent les violons,
Enfin vient la nuit tendre.
Valsez, voltez, virez,
Tourniquet des amours,
Des départs sans retours ;
Ainsi vous vieillirez !
Souvenir, souvenir,
Ecume de mes vies,
Morte eau de mes envies,
Noyant mon devenir.
La vie est en couleur
La mort en blanc et noir,
L’une pétrie d’espoir
Et l’autre de douleur.
Dans l’alcool des passions,
Enivrons nous encore,
Mâchons la Mandragore
D’ultimes illusions !
Georges Miquel