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Forêt d'automne - Poème de Philippe Brand

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Les ors, les roux, les ocres, trésors de la palette,

Se marient et se mêlent, en tableaux nuancés,

Aux brunes et aux blondes variantes enlacées,

Sur fond de sapins verts, irisation parfaite.

Les feuilles bousculées par des coups de soufflette

Crépitent en chutant, et se posent en douceur,

Les pas sur le feuillage font crisser la moquette,

Déjà accumulée en légère épaisseur.

J’hume l’humus humide, d’une excellente humeur,

La senteur du terreau présage l’abondance,

La fraîcheur atténue des arbres les essences,

Le crottin des chevaux n’est pas bon parfumeur.

C’est la saison des baies, fades ou bien goûteuses,

Que ramasse au hasard la main parcimonieuse;

Les champignons tout frais finissent en omelette

Craquante sous la dent, toute gratuite emplette.

Les doigts frôlent parfois quelques fines aigrettes,

Qui dispersent au vent leur fragile semence,

Ou se piquent aux épines du houx, tête distraite,

Les plantes ont aussi leurs moyens de défense.

Au moment où elle semble descendre à sa perte,

La forêt est propice à toutes découvertes,

Le voyage vaut bien croisière  de plaisance.

J’aime cette visite au jardin des cinq sens.

   

Philippe Brand

12-19/12/2001 

 

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