Ils sont affalés sur la plage
Sous le soleil, dorment un peu,
Et dans l’instant même il se peut
Qu’ils rêvent encore de naufrage
Ils ont tant vogué sur la mer
Tant affronté de grands périls
Qu’à leur souvenir se peut-il
Qu’ils gémissent de tous leurs fers ?
Dans un chaos d’ancres et de cordes
De casiers, de voiles roulées,
L’homme les a abandonnés.
Ils l’attendent dans ce désordre .
Ils ont perdu leurs grandes ailes,
Comme un oiseau tombé au sol.
Ils sont espérance d’envol
Le vent du large les appelle
Leur gréement chante en harmonie
Leur ventre aspire à la caresse
De la vague molle et ils dressent
Leur corps de bois vers l’infini
Josette Tholomier