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Vaches maigres - Poème de Philippe Brand

Sept années vaches grasses, tous sont bourrés de thune

Sept années vaches maigres, portions insuffisantes ; 

Depuis les temps anciens oscille la fortune,

Bien-être puis misère, des courbes alternantes.

 

Les actions de la Bourse, pas plus que les grands arbres,

Ne montent jusqu’au plus haut niveau stratosphérique.

Prospérité n’est pas inscrite dans le marbre,

Ne peut proliférer sans toucher seuil critique.

 

Nos contemporains jeunes, isolat dans l’histoire,

Au moins les chanceux nés au pays de cocagne,

Ont pour seul horizon, Grande Ourse de mémoire,

Soixante ans de croissance et de France qui gagne.

 

Chaque instant, s’accumulent de nouvelles richesses,

Le superflu utile, le luxe indispensable ;

Veilleurs extralucides imaginent que cessent,

Demain ou l’an prochain, ces gains inexorables.

 

Souvent moquée, Cassandre entrevoit décadence

Retournement des courbes, le krach. Extravagant ! 

Candide, insouciant, fort de son assurance,

Un jour, va déchanter et perdre du fringant. 

 

Foin de croire au miracle ; dans l’antique sagesse

L’équilibre est inscrit : le temps de l’ex-croissance,

Devient le sort commun ; l’histoire est la maîtresse.

Tous aux kits de survie,  accrochés au bon sens ! 

 

Aveuglée dans ce bain de trop douce euphorie,

Dans ce confort ouaté, dans ce trop-plein soyeux,

Pénélope ne sait gérer la pénurie,

S’adapter au reflux ; et pleurent ses beaux yeux.

 

Les fourmis, naguère, sont devenues cigales ;

Aujourd’hui, celles-ci semblent fort dépourvues.

Retourner à l’école d’un menu plus frugal

Est chemin malaisé pour qui n’a pas prévu.

                                              
16/12/2007-31/01/2008

Philippe Brand

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