Michel BERTHOD
Michel Berthod est né à Rumilly, Haute-Savoie.
Après des études de droit, il entre dans l’animation où pendant 35 ans il exerce le métier de directeur de Maison des Jeunes et de la Culture. Au cours de sa carrière il accueille les plus grands noms de la chanson francophone : Léo Ferré, Claude Nougaro, Georges Moustaki…Bernard Lavilliers… Georges Chelon, Gilles Vigneault., Anne Vanderlove…des humoristes : Raymond Devos, Jacques Villeret… Accueils qu’il raconte dans : « Pourquoi m’avez-vous invité ? »
« Homme de culture, passionné par la chanson, le cinéma, la marche à pied, il troque volontiers ses chaussures de randonnée pour la plume qu’il a talentueuse. »
Il est l’auteur de
* « S’il te plaît monsieur, ouvre-moi la porte », Ed. Société des Ecrivains. 2005 + réédition 2016 aux éditions de l’Onde
* « Le temps des hirondelles », Ed. De Borée 2008 + Livre de poche 2016
* « Mes amis d’un soir : Léo, Georges, Claude… » Ed. Elzévir. 2010. ( épuisé )
* « Un silence d’éternité ». Ed. de l’Onde 2014
* « Monica » Ed. De Borée - Livre du mois en juin 2015 ( épuisé )
* « J’ai encore des choses à vous dire » 2018 Ed. Sydney Laurent
* « Pourquoi m’avez-vous invité ? » Editions le Livre Actualité 2019
* « La demoiselle de la ville aux mille clochers », Ed de l’Onde 2020
* « L’homme qui descendait plus vite que son ombre », Ed Spinelle (Préface de Bernard Thévenet ) 2021
* « Un doux parfum de fleurs des champs » 2022 Ed. Sydney Laurent
* Réédition : « Au joli temps des hirondelles » 2022
* En cours d’écriture « Vous allez où comme ça ?... Jusqu’à l’Océan »
Je ne suis pas aussi fou…
Je ne suis pas aussi fou que vous croyez
J’ai les pieds bien sur terre
La tête peut-être dans les étoiles
J’aime la bonne chère
Et je ne rechigne pas pour un bon coup à boire.
Si je préfère la terre à ces tourelles de béton
Et si je m’attarde le soir à la table d’un compagnon,
C’est qu’je retrouve loin des villes le goût du pain et du vin vieux
Une chaleur tranquille et le bonheur paisible au fond des yeux.
Si mes chansons se perdent dans les nuages de la tradition
Et si elles ont un air de rengaine, elles sont histoires des hommes et de leurs passions,
Je les cueille dans les chaumières que cachent les arbres au fond des vallons
Racontées entre deux verres de bière, de cidre et d’affection.
Si j’aime le temps des cerises et le chant du gai rossignol
Et si je me lève aux aurores, c’est pour mieux en apprécier les délices
C’est que coule dans mes veines un sang bouillant de liberté
Un sang de mille années de peines celui de mes pères, mes ainés.
Michel Berthod - Juillet 1980
Mon enfance… dans la machine !
Mon enfance est tombée dans la machine !
Elle en est ressortie plus blanche qu’avant
Elle avait perdu ses couleurs d’origine
Mes rêves de la dernière chance.
Je n’ai pas fait express, elle est tombée dedans.
C’était un matin de lumière limpide.
Je la portais entre mes bras calmement
Quand elle a glissé entre mes doigts humides.
Prise dans le tourbillon de l’eau surprise
Elle a tourné à en avoir le vertige.
Au milieu des chaussettes et des chemises
Elle s’est cachée par pudeur, la timide.
Après mille tours dans le tambour bruyant
Je l’ai sortie toute ruisselante
Elle avait perdu pied et souvenirs
Et n’avait gardé du passé ni pleurs ni rires.
Je l’ai étendue sur la verte prairie
Comme faisaient les blanchisseuses d’antan !
Elle était pâle, ridée et vieillie
Je n’ai pas reconnu ma jeunesse d’avant.
Une fois séchée, je l’ai pliée
Et rangée dans le buffet à mémoire
Peut être me servira t-elle un soir
Quand, fatigué, j’aurai tout oublié.
Michel Berthod ( 9 août 2004 )