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Tous mes voeux de bonne et heureuse année, à tous les membres du CPR, que chacun trouve au cours de 2007 l'occasion de réaliser ses rêves les plus chers...." Le silence est le gardien de nos jardins enclos, quelquefois il en ouvre une porte et, s'échappent des mots, des phrases, des couleurs et... ainsi commencent des histoires... "Bonne route à toutes les vôtres... en prose,... en vers,..., celles de vos coeurs et celles de vos esprits libres, en expressions multiples et variées.Merci à tous pour l'accueil que vous m'avez réservé au cours de l'années 2006, je suis si bien en votre compagnie.A chacun particulièrement, et au Cercle des Poètes Retrouvés, j'adresse tous mes souhaits les plus sincères de pérennité et de continuité : " Ensemble en toute poésie ".
Marie-Jo Thabuis. -
Voeux en un poème de Maurice Lestieux
« La beauté est un ‘apparaître-là’"
François Cheng
Lotus VII
Les vingt-cinq collines du Guilin
disputent l’espace aux lacs, aux rizières,
sous le tacite acquiescement du ciel.
Et voici que l’intercession de l’arbre
au tronc clair dévoré de flammes vertes
ne suffit plus. Que paraisse l’artiste,
lumière aux mains et ciseau décisif.
Du granit jaillit le lotus naissant,
pureté dont même le reflet s’étonne.
La beauté s’inscrit alors dans l’espace
qui l’attendait. La forme achevée,
encore entrouverte, signe l’infini.
D’entre la montagne et l’eau, l’harmonie
s’installe en l’unisson moléculaire
de la pierre offerte et de l’Univers.
Maurice LestieuxPOUR UNE BELLE ANNEE 2007
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Les voeux en couleurs de Sylvie
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INTERMEDE POETIQUE
MJC OSCAR
4 Route de Bessine
RUMILLY
Samedi 10/02/2007 à 20h30
Intermède poétique
"Invitation au voyage"
Par le Cercle des Poètes Retrouvés de la Société des Auteurs Savoyards
Sylvette Bayol , Christine Doucet , Solange Jeanberné , Hélène Soris , Michel Dunand , Marcel Gaden , Marcel Maillet
Accompagnés du chanteur Pierre TourniaireEntrée gratuite
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Une nouvelle de Denise SARNI
LES SOULIERS TROP PETITS
Pendant que grand-mère sortait Blanquette de l’écurie, j’attendais dans la cour de terre battue avec le sac noir, la corde pour l’attacher et la canne en bois.
C’était la fin des vacances, l’été indien du début septembre. Je savais que la route serait longue pour mes petites jambes, mais j’aimais particulièrement ce moment de départ vers l’aventure, car bien que cette rituelle se répétait chaque année, c’était chaque fois différent puisque j’avais grandi.
Comme toujours, la mémé avait coiffé son chapeau de paille « cache misère » et retiré ses tabliers :
- le premier pour ne pas salir, le deuxième qui lui même était sensé protéger le troisième.
A la campagne, nous allions rarement nus pieds dans les chaussures, il fallait mettre des chaussettes. Je devais prendre soin de mes sandales qui avaient déjà deux ans, pour en faire profiter mes autres sœurs. La première année je nageais à l’intérieur, l’année dernière c’était la bonne pointure, mais cette année…ça serrait un peu !
Sur les chemins forestiers, en lisière de bois ou sur route goudronnée nous avancions d’un bon pas, Nous avions le temps, mais le temps était compté. Je n’avais pas la partie facile à force de retenir Blanquette et ses envies de goûter à toutes les fleurs – des hortensias du cimetière, aux bouquets des oratoires en passant par les géraniums suspendus aux escaliers.
Au moulin du Docteur BONNEFOI, pendant que la chèvre se désaltérait dans le ruisseau en contrebas, nous profitions d’une petite halte pour nous rafraîchir sous la roue qui chantait en nous aspergeant.
Chemin faisant, je m’appliquais à repérer quelques mûres ou fraises des bois que je prendrais au retour pour Maman.
Après une côte un peu raide, nous arrivions sur un plat. A un certain croisement, à droite, se trouvait la ferme chez RIGAUD. C’était là que nous laissions Blanquette à son rendez-vous galant - me disait-on - je me demandais bien pourquoi, mais je n’avais pas le droit de poser de question ; C’était pourtant si simple de m’expliquer que pour avoir du lait et de bonnes tommes blanches il fallait que la chèvre ait un bébé !
Si elle avait été sage, on le reprendrait en revenant. J’avais une folle envie de reposer mes pieds, mais ce n’était jamais le moment.
La route continuait jusqu’au pont de FILLINGES où nous attaquions une bonne montée pour atteindre par un sentier caillouteux , la maison de la cousine de
Grand Noix..
Méfiante ou dure d’oreille, il nous fallait tambouriner à la lourde porte en bois ou à l’unique fenêtron ; Après la feinte surprise et les compliments sur ma taille, les deux femmes se terraient à l’intérieur pour discuter affaire. Elles ne s’exprimaient qu’en patois, mais à l’intonation je savais qu’elles parlaient gros sous. Sans doute ma grand-mère venait-elle réclamer le fermage de ses terres, car en sortant elle tenait sa poche comme s’il y avait un trésor.
Je pouvais enfin m’asseoir sur les escaliers de grosses pierres disjointes et enlever socquettes et chaussures. Quel bonheur de calmer sur le froid du carreau mes pieds meurtris !
Ensuite, nous partagions un frugal repas sous les châtaigniers, loin de la cousine, des fois qu’il aurait fallu partager…
C’était l’heure de partir… impossible de remettre mes sandales, mes pieds avaient gonflés et mes orteils bourgeonnaient de bulles rouges.
Dans le verger familial, il nous fallait encore ramasser quelques fruits et aller saluer quelques autres connaissances.
Les talons écrasés, je marchais comme je pouvais, mais si j’avais mal c’était de ma faute, je ne devais pas ôter mes souliers !
Le jour déclinant il fallait activer le pas. Les descentes bien pentues devenaient un clavaire. Je serrais les dents pour ne pas pleurer. Oubliées les fraises et les mûres que je devais rapporter. J’avais hâte de retrouver la bassine d’eau salée, la pommade à base de plantes que Maman me préparerait pour soigner mes ampoules aux pieds.
Est-ce donc pour cette raison que j’ai chaussé si longtemps du trente six et demi ?
Denise.