Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Trois poèmes de Marcel Maillet


La pierre était roulée
et la lumière ouvrait
sur le pays des mythes

Hors l'enclos du tombeau
l'herbe dansait le vent
et l'encensait le cheval d'ombre

pierre-ocean-plouhinec.jpg


I
l y avait une plage immense
de basaltes et de bitume
où palpitait tout un peuple de poulpes pourpres
et de cétoines métalliques

tandis que sur la mer
brûlait un brasier de mouettes coruscantes
dont la flamme mangeait
la cendre bleue de tourterelles consacrées
sous le joug de leur collier d'alliance

crepuscule-ocean-poeme.jpg


Un arbre sur la mer
et l'écume aux lèvres de la vague

Un cerisier bleu
sur la mer nourrie de poulpes pourpres
Son écorce est rongée de démence et de sel

Un ciel fauve de crépuscule
dans la cicatrice longue d'une lame

et la nuit s'illumine à la rive
de lune
de lucanes et de galets

C'est un cerisier bleu sur la mer
C'est un arbre de sang sur la nuit


Marcel Maillet

 

Commentaires

  • Un jour, j'avais tenté de faire le portrait de mon ami poète Marcel Maillet en utilisant ses propres mots et cela donnait quelque chose comme ça:
    Marcel Maillet, martel en tête, est toujours à ravauder l’azur, ce loup du sacrifice qui danse avec la lune. Il chevauche la hanche des rivières, il a l’âme d’un goéland et l’esprit du vent.
    Peut être cherche-t-il, d’île en île, Aude la belle en son moutier et ses beaux yeux d’orchidée, la reine blanche à la chevelure d’ébène et de feu ou Sara ou la servante égyptienne ou celle au ventre de neige.
    Interroge le vent à l’épaule des collines pour le suivre à la trace, vois le sang des alisiers qui pleurent sur la neige de la morsure du loup et si tu le surprends à pleurer, ce ne sont que larmes de lumière ou tourments d’oiseaux et froissement de colombes et de tourterelles… et d’alouette je te plumerai.
    Vois-le, il quête les mélèzes et les bouleaux et les frênes au fronton des forêts, à la lisière des lacs dormeurs et s’inquiète de leur lente agonie.
    Ecoute-le chanter l’azur des brebis aux lèvres nues, le paradoxe des pierres et la souffrance des pivoines au flanc du hêtre, l’écorce gélive des cornouillers, le coudrier et l’alisier et les trois peupliers d’or drapés de lune, alors que le sang pleure sur la neige.
    Son vaisseau de 12 fois 12 ailes blanches a échoué sur une grève impatiente. Il voudrait tutoyer l’éden, cet espace nu et s’enivrer de délire, de vent et du sang du coquelicot à l’heure où grelotte la reine blanche (et oui, elle a entrouvert son manteau, tant pis pour elle !), il voudrait la réchauffer de cette flamme d’ébène aux veines de sang bleu et lui montrer le sexe du soleil.

    Aujourd'hui avec "La pierre était roulée", Marcel signe encore une fois un de ces petits chefs d'oeuvre ciselés et fleuris de mots que même le dictionnaire ignore...et nous en sommes ravis. Le genre est presque surprenant mais Marcel se trahit avec sa tourterelle consacrée, la couleur pourpre qu'il aime tant et le sang de la nuit...on t'a reconnu Marcel mais on ne s'en lasse pas. Christine

  • ravie de voir un commentaire sur ce beau poème et un commentaire si bien écrit .
    c'est une belle " poeticamitié "comme j'aime à dire souvent
    Marcel n'a pas internet mais j'espère que quelqu'un l'invitera à venir voir ce blog
    et je vais tenter d'imprimer pour lui montrer lor de notre prochaine réunion .

    Merci Christine

Les commentaires sont fermés.