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Tu vas, tu vois ta vie - Poème de Jacques Grouselle

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photo © Christine Doucet

Tu nais,

Au plus merveilleux des matins

Et le monde entier bat des mains,

Tu sais.

 

 

Tu vas

Déjà jouer à la poupée, c’est doux.

Tu ris, tu chantes tout est léger,

Tu cours en dansant dans les près,

Tes amis ont les mêmes goûts

Que toi.

 

 

Tu lis

Les contes savants des anciens

Qui tracent pour toi le chemin.

Tu te heurtes aussi à leurs lois,

Elles guident tes pas maladroits,

Soumis.

 

 

Tu bois

Au  lait de tes vingt ans, la joie.

Des lèvres mouillées des amants

Tu goûtes aux délices troublants

Tendres et cruels à la fois,

Emois.

 

 

Tu passes

Parfois sans oser demander,

Parfois sans oser regarder,

Gainée de peur, cernée d’ennui,

Pour ta paix tu étouffes ta vie,

Tu lasses.

 

 

Tu noies

Délibérément tes tourments

Aux flux des us et des coutumes,

Au profit de tes amertumes,

A la croisée des quatre vents

Tu ploies.

 

 

Tu ignores

A jamais, le goût des bonheurs

Doux, fous, des : «  je t’aime » criés

Aux sept ciels des lits sans pudeur,

Les tendresses jamais murmurées.

T’as tort.

 

 

Déjà,

La cruche lentement s’est vidée,

Le bon vin au temps s’est aigri.

Tu bois le dernier verre, ainsi

Tu plais aux bons guides éclairés,

Tais-toi.

 

 

Tu vois

Ton existence oxygénée

S’asphyxie vite, elle s’est usée

Sans joie.

 

Jacques Grouselle, Cluses le 26 octobre 2009.

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