Le bateau sourd
J'ai rapporté la poussière des chemins de la terre
En vain car je n' t'ai pas retrouvée
Je suis le bateau sourd qui erre par tous les temps
Mes yeux grands ouverts crèvent la nuit.
Pardonne-moi la mer de déchirer ta peau
Mais il faudra bien que destin passe
Je suis le bateau sourd qui erre par tous les temps
Mes yeux grands ouverts crèvent la nuit.
La mouette s'égosille au-dessus de ma tête
Le dauphin m'invite à jouer avec lui
Si d'aventure une sirène monte à bord je préfère
La douceur de ta peau à ses écailles lisses
La chaleur de ton ventre à ses grands yeux clairs.
J'attends la vague folle qui me renversera
L'écueil acéré qui m'ouvrira le flan
Alors je boirai toutes les eaux de l'océan
Et m'enfoncerai lentement dans ta tiédeur.
Et mon cœur pour nous deux s'arrêtera de battre
Et mes yeux refermés verront le dernier jour
Ma main ne sondera plus les chimères.
Hervé Porcellini, in Chansons naturelles sans additifs ni colorants.