Il y a le soleil dans l'eau
Posé sur ton épaule, il y a cet oiseau,
Venu du chant des songes
Où sombrent les navires…
Il y a des jardins
Aux provinces secrètes
Qu'ouvre le portail bleu
De tes yeux, ce matin…
Je le pousse du doigt, il s'ouvre, cœur de rose.
Abeille je m'y pose
Et ma bouche s'endort au creux chaud de ta main
…
Je vais, je fuis, je cours, je pleure…
Et tous ces mots me tuent que je ne dirai pas !
La forêt qui nous aime est profonde,
Attends-moi !
Pour ton sommeil d'envol j'ai des bruyères mauves,
Et pour tes chagrins d'or des mouchoirs de chansons…
Pour tes mains dérobées,
Pour que tu me les laisses
Je veux tisser de lierre et d'églantier des chaînes,
Je vais, je fuis, je cours, je pleure…
Et tous ces mots me tuent que je ne dirai pas !
Sylvette Bayol