Un départ
à la retraite
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Un départ
à la retraite
Je regarde l'érable
enflammé pour l'automne
purifier la transparence du bleu
Et je pense au grand feu
au grand feu qui
se cache en nous
et…
sous nos pas …
Nous n'entendrons jamais
le grondement
qui ceinture la terre multicolore
verte des forêts calmes
jaune des sables
et de
tout ce gris des villes
Comme clins d'œil à la fournaise
nous avons même ajouté lampes et néons
Pourtant
vivant,
frémissant bat un cœur
comme une orange
en secret
un cœur immense
invisible et oublié
Il se sent étouffé
comme le notre en certains jours il bouscule alors
tout autour de lui
dans un soupir immense
et aveugle
sa respiration déchire un passage
libére ses larmes incandescentes
ses laves brûlantes
incendiaires
Il ne
Sait pas qu'il tue
il faut bien qu'il
Vive …
Hélène Soris
Le soleil cuivré,
dans un ciel si calme,
caresse la toile feuillue des monts.
Nos regards se perdent
aux courbes des déferlantes d’ocres.
S’empourprent les caducs hirsutes
en canopées de feu.
Pampres diaprés
Touches d’ambre
Pommes d’or
Ramures rubigineuses du cycle fauve.
L’éphémère palette automnale
nous pare de sérénité.
Guillaume Riou
Tu nais,
Au plus merveilleux des matins
Et le monde entier bat des mains,
Tu sais.
Tu vas
Déjà jouer à la poupée, c’est doux.
Tu ris, tu chantes tout est léger,
Tu cours en dansant dans les près,
Tes amis ont les mêmes goûts
Que toi.
Tu lis
Les contes savants des anciens
Qui tracent pour toi le chemin.
Tu te heurtes aussi à leurs lois,
Elles guident tes pas maladroits,
Soumis.
Tu bois
Au lait de tes vingt ans, la joie.
Des lèvres mouillées des amants
Tu goûtes aux délices troublants
Tendres et cruels à la fois,
Emois.
Tu passes
Parfois sans oser demander,
Parfois sans oser regarder,
Gainée de peur, cernée d’ennui,
Pour ta paix tu étouffes ta vie,
Tu lasses.
Tu noies
Délibérément tes tourments
Aux flux des us et des coutumes,
Au profit de tes amertumes,
A la croisée des quatre vents
Tu ploies.
Tu ignores
A jamais, le goût des bonheurs
Doux, fous, des : « je t’aime » criés
Aux sept ciels des lits sans pudeur,
Les tendresses jamais murmurées.
T’as tort.
Déjà,
La cruche lentement s’est vidée,
Le bon vin au temps s’est aigri.
Tu bois le dernier verre, ainsi
Tu plais aux bons guides éclairés,
Tais-toi.
Tu vois
Ton existence oxygénée
S’asphyxie vite, elle s’est usée
Sans joie.
Jacques Grouselle, Cluses le 26 octobre 2009.
Sylvie Domenjoud
Sylvie Domenjoud
"Des chiffres
et des lettres"