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poemes - Page 2

  • Les chevaux - Poème de Jean-Paul Cléret

    LES CHEVAUX

     

    Poitrails luisants
    Des désirs de la nuit
    Les chevaux par monts et par vaux
    Les chevaux bien plus haut
    Hennissent leurs mots
    Et libèrent l’enfance de sa parole.
    Les fils de la nuit et du mystère
    Galopent comme le sang dans les veines
    Ivres des entrailles de la terre
    Et des abysses de la mer.
    Le coursier soleil
    Accompagne les femmes
    Dans leurs songes d’égalité.
    Mère mémoire du monde
    Horloger céleste
    Il t’a donné le désir
    De devenir centaure.


    Jean-Paul Cléret
    , Veilleur d'absence, recueil publié en 2014

     

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  • Le bonheur - Poème de Josette Tholomier

    LE BONHEUR



    Le bonheur est un phasme invisible et présent.
    Il habite nos jours de banalité fade,
    Ces jours où rien ne semble animer les instants
    Il est caché au cœur de toute vie maussade.

    Le bonheur est un phasme invisible et présent.
    Il aime se blottir au creux des heures claires
    Et nous ne voyons pas sa douceur qui nous rend
    Légers et pétillants comme des éphémères.

    Le bonheur est un phasme invisible et présent.
    Il faut le découvrir dans une vie paisible,
    Ne pas attendre au soir son départ désolant
    Pour deviner enfin une fuite invisible.


    Josette Tholomier

     

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  • Le tragique chez l'homme - Poème de Daniel Lévy

    LE TRAGIQUE CHEZ L'HOMME

     

    Le tragique chez l'homme
    c'est qu'il ait transformé
    l'Amour en carlingue de bombardier
    l'Amitié en ulcère d'estomac
    le Don en acte notarié
    et que la parole soit devenue
    fonction excrémentielle.

     

    Daniel Lévy, Tout est gris même le vert, Ed. Barré et Dayez, 1989.

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    Dessin de Frédéric Dulin
    Le tragique chez l'homme de D. Lévy illustré par F. Dulin

     

  • Dans la rue, le passage d'une femme - Poème de Claire Bethmont

     

    DANS LA RUE, LE PASSAGE D'UNE FEMME



    Elle a paré son corps oiselé
    D'étoffes légères,
    Elle a teinté ses paupières ailées
    D'une fine poussière d'or,
    Elle a embrassé sa taille frêle
    D'une ceinture vaporeuse
    Et gracieuse.
    Elle a chaussé ses petits pieds
    D'escarpins, couleur de bruyère,
    Elle a répandu sur ses lèvres joyeuses
    La dernière rougeur du dernier crépuscule,
    Elle a posé sur ses ongles nacrés
    Une jolie laque transparente
    Et discrète,
    Elle a jeté dans ses fins cheveux tressés
    Une fleur simple
    Et limpide,
    Elle a versé au creux de son bras pâle
    Une goutte de parfum
    Rare
    Et charmeur...

    Rêveuse et fugitive,
    Elle est passée
    Dans la rue obscure,
    Comme une brise de lumière.



    Claire Bethmont. Poème du recueil Fêtes et alarmes

  • Au hameau de grand coeur - Poème de Marie-Jo Thabuis

    AU HAMEAU DE GRAND CŒUR  
    (En son jardin, la rose)



    Je suis
    L’aube du bonheur
    Rosace accomplie
    Neuve épanouie,
    Perfection du cœur.

    Je suis,
    La métamorphose,
    Magie du matin
    En lacis divins,
    A peine déclose.

    Je suis,
    Le cadeau sublime
    Qui s’offre toujours
    Pour emplir d’amour
    Le poème intime.

    Je suis,
    Celle qui rayonne
    A l’astre levant
    Et qu’ange, rêvant,
    Tout moiré frissonne.

    Je suis
    Celle qui attend
    En un bouquet tendre
    Et se laisse prendre
    Aux assauts du temps.

    Je suis,
    Offerte ou donnée
    En gerbe d’amour
    Et cœur de velours
    Belle fleuronnée

    Je suis,
    Calice vermeil,
    Encensoir doré,
    Brise évaporée
    Aux rais du soleil.

    Je suis,
    Parfum sans pareil
    Du corps et de l’âme,
    Athanor et flamme
    En rouge appareil.

    Je suis,
    Gracieux sortilèges
    Au jardin bonheur
    Où sèchent mes pleurs
    Diaprés en leur piège.

    Je suis,
    La coupe idéale
    Aux perles de jour
    Qui suivent le cours
    D’un soyeux dédale.

    Je suis,
    L’abandon fragile
    Sous le doux zéphyr
    Bleutée de saphir
    Tant fraîche et gracile.

    Je suis,
    Celle que l’on cueille
    Avant tout regret
    Et meurt, au secret,
    En sa verte feuille.


    Marie-Jo Thabuis

     

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  • Le voyageur - Chanson d'Hervé Porcellini

    Le voyageur

    Cela fait quarante ans
    Qu'ma roulotte est partie,
    Que ses roues ont creusé
    Des sillons sur mon front,
    Suivi sentiers tortueux.
    La tête dans les nuages,
    Me retourne souvent
    Pour voir si le cœur suit.

    Voilà plus de vingt ans
    Que j'caresse ma guitare.
    Je chante pour le vent
    Et les oiseaux de nuit,
    Traversé les brouillards
    Musique plein la mémoire.
    Mais à chaque matin
    Il faut recommencer.

    Cela fait à peine un an
    Qu' tu as quitté la route,
    Franchi le mur du temps
    Sans regret, sans saluer.
    Un an que tu souris,
    Toujours à la même place.
    Je voudrais que tu parles
    Mais tu ne veux rien dire.

    Les chevaux sont en fuite,
    Ont largué la roulotte.
    Planté su'l'bord du ch'min
    Avec mes souvenirs
    Vois défiler les heures
    Tout dans l'indifférence,
    En attendant le soir
    En attendant demain.

    Te raconterai l'automne
    Si assez d'feuilles aux arbres
    Achèterai chevaux
    Et je repartirai
    Visiter d'autres cieux
    Sans changer d'paysage.
    Me retourn'rai souvent
    Pour voir si le cœur suit.

    Hervé Porcellini, in Chansons naturelles sans additifs ni colorants.

     

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