Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

POÈMES & TEXTES POÉTIQUES - Page 16

  • Chatte chavire - Poème d'Hélène Soris

    b7d6870ee0d0c630ea3d14652df833aa.jpg
    Juchée sur le machicoulis
    Minaude, miaule un tantinet
    Mate le ce minou belle chatte
    qu'ondule ton pelage

    En patte de velours va…
    fais la chattemite
    miaule une chanson
    danse le tcha-tcha-tcha

    Il est câlin le croc de mon malin matou
    va ronronner
    sous les petits coussins caressants de ses pattes
    niche toi

    Il te mâchonnera ton pelage ton cou

    Mais ne tangue pas trop et feule doucement, Chut !

    Enchevêtrés au creux de la gouttière .
    prenez garde au roulis
    Choisissez de chuter sur la jonchée de feuilles

    C'est chouette
    une nuit chaude où chouchoutent les chats

    Hélène Soris

  • Trois poèmes de Marcel Maillet


    La pierre était roulée
    et la lumière ouvrait
    sur le pays des mythes

    Hors l'enclos du tombeau
    l'herbe dansait le vent
    et l'encensait le cheval d'ombre

    pierre-ocean-plouhinec.jpg


    I
    l y avait une plage immense
    de basaltes et de bitume
    où palpitait tout un peuple de poulpes pourpres
    et de cétoines métalliques

    tandis que sur la mer
    brûlait un brasier de mouettes coruscantes
    dont la flamme mangeait
    la cendre bleue de tourterelles consacrées
    sous le joug de leur collier d'alliance

    crepuscule-ocean-poeme.jpg


    Un arbre sur la mer
    et l'écume aux lèvres de la vague

    Un cerisier bleu
    sur la mer nourrie de poulpes pourpres
    Son écorce est rongée de démence et de sel

    Un ciel fauve de crépuscule
    dans la cicatrice longue d'une lame

    et la nuit s'illumine à la rive
    de lune
    de lucanes et de galets

    C'est un cerisier bleu sur la mer
    C'est un arbre de sang sur la nuit


    Marcel Maillet

     

  • Patissier et Poète même combat - Georges Miquel

     

    fc552a1a3e1a2de627bcd33ff7397383.jpg
    Une marée manquée a rendu immortel

    Du Roi Soleil son chef, le grand Vatel ;

    Fut tout aussi célèbre le nom de Raguenau

    Le rôtisseur chéri de notre Cyrano !

    Quant à nous, Cercle des Poètes Retrouvés,

    Levons en vers nos verres aux plaisirs éprouvés

    Car Jacqueline put trouver un Maître Pâtissier

    Qui sut nous enchanter des charmes d'un Fraisier

     

    Georges MIQUEL

     

    La Roche sur Foron, 15 décembre 2007

  • Les bateaux de pêche - Poème de Josette Tholomier

    34163d2e783fc37619b8274e135e589e.jpg

     

     

    Ils sont affalés sur la plage

    Sous le soleil, dorment un peu,

    Et dans l’instant même il se peut

    Qu’ils rêvent encore de naufrage

    Ils ont tant vogué sur la mer

    Tant affronté de grands périls

    Qu’à leur souvenir se peut-il

    Qu’ils gémissent de tous leurs fers ?

    Dans un chaos d’ancres et de cordes

    De casiers, de voiles roulées,

    L’homme les a abandonnés.

    Ils l’attendent dans ce désordre .

    Ils ont perdu leurs grandes ailes,

    Comme un oiseau tombé au sol.

    Ils sont espérance d’envol

    Le vent du large les appelle

    Leur gréement chante en harmonie

    Leur ventre aspire à la caresse

    De la vague molle et ils dressent

    Leur corps de bois vers l’infini

     

    Josette Tholomier

     

  • Octobre éparpille ses torches - Poème de Jean-Vincent Verdonnet

    Octobre éparpille ses torches

    par les halliers et les ravines

    Le soir,  un cri de geai l’écorche,

    à la pente  des toits s’incline

     

    Le silence coule profond

    J’entends battre mon cœur d’enfant,

    aux poutres noires du plafond

    le maïs luit très faiblement

     

    La berge se coiffe de brume

      tremble un feu de pauvreté

    Mélancolique un train s’enrhume

    Près du dernier quai de l’été

     

    Quelles treilles vont  accueillir

    la vendangeuse qui revient ?

    A la braise du souvenir

    s’enlacent son rire et le mien

    Jean-Vincent Verdonnet

    in Où s’anime une trace(1951-1979), Editions Rougerie, 1994.

  • Forêt d'automne - Poème de Philippe Brand

     18b9265760630f2e1e6e59c9bfe3b0a7.jpg

    Les ors, les roux, les ocres, trésors de la palette,

    Se marient et se mêlent, en tableaux nuancés,

    Aux brunes et aux blondes variantes enlacées,

    Sur fond de sapins verts, irisation parfaite.

    Les feuilles bousculées par des coups de soufflette

    Crépitent en chutant, et se posent en douceur,

    Les pas sur le feuillage font crisser la moquette,

    Déjà accumulée en légère épaisseur.

    J’hume l’humus humide, d’une excellente humeur,

    La senteur du terreau présage l’abondance,

    La fraîcheur atténue des arbres les essences,

    Le crottin des chevaux n’est pas bon parfumeur.

    C’est la saison des baies, fades ou bien goûteuses,

    Que ramasse au hasard la main parcimonieuse;

    Les champignons tout frais finissent en omelette

    Craquante sous la dent, toute gratuite emplette.

    Les doigts frôlent parfois quelques fines aigrettes,

    Qui dispersent au vent leur fragile semence,

    Ou se piquent aux épines du houx, tête distraite,

    Les plantes ont aussi leurs moyens de défense.

    Au moment où elle semble descendre à sa perte,

    La forêt est propice à toutes découvertes,

    Le voyage vaut bien croisière  de plaisance.

    J’aime cette visite au jardin des cinq sens.

       

    Philippe Brand

    12-19/12/2001