Juchée sur le machicoulis
Minaude, miaule un tantinet
Mate le ce minou belle chatte
qu'ondule ton pelage
En patte de velours va…
fais la chattemite
miaule une chanson
danse le tcha-tcha-tcha
Il est câlin le croc de mon malin matou
va ronronner
sous les petits coussins caressants de ses pattes
niche toi
Il te mâchonnera ton pelage ton cou
Mais ne tangue pas trop et feule doucement, Chut !
Enchevêtrés au creux de la gouttière .
prenez garde au roulis
Choisissez de chuter sur la jonchée de feuilles
C'est chouette
une nuit chaude où chouchoutent les chats
Hélène Soris
POÈMES & TEXTES POÉTIQUES - Page 16
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Chatte chavire - Poème d'Hélène Soris
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Trois poèmes de Marcel Maillet
La pierre était roulée
et la lumière ouvrait
sur le pays des mythes
Hors l'enclos du tombeau
l'herbe dansait le vent
et l'encensait le cheval d'ombre
Il y avait une plage immense
de basaltes et de bitume
où palpitait tout un peuple de poulpes pourpres
et de cétoines métalliques
tandis que sur la mer
brûlait un brasier de mouettes coruscantes
dont la flamme mangeait
la cendre bleue de tourterelles consacrées
sous le joug de leur collier d'alliance
Un arbre sur la mer
et l'écume aux lèvres de la vague
Un cerisier bleu
sur la mer nourrie de poulpes pourpres
Son écorce est rongée de démence et de sel
Un ciel fauve de crépuscule
dans la cicatrice longue d'une lame
et la nuit s'illumine à la rive
de lune
de lucanes et de galets
C'est un cerisier bleu sur la mer
C'est un arbre de sang sur la nuit
Marcel Maillet -
Patissier et Poète même combat - Georges Miquel
Une marée manquée a rendu immortelDu Roi Soleil son chef, le grand Vatel ;
Fut tout aussi célèbre le nom de Raguenau
Le rôtisseur chéri de notre Cyrano !
Quant à nous, Cercle des Poètes Retrouvés,
Levons en vers nos verres aux plaisirs éprouvés
Car Jacqueline put trouver un Maître Pâtissier
Qui sut nous enchanter des charmes d'un Fraisier
Georges MIQUEL
La Roche sur Foron, 15 décembre 2007
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Les bateaux de pêche - Poème de Josette Tholomier
Ils sont affalés sur la plage
Sous le soleil, dorment un peu,
Et dans l’instant même il se peut
Qu’ils rêvent encore de naufrage
Ils ont tant vogué sur la mer
Tant affronté de grands périls
Qu’à leur souvenir se peut-il
Qu’ils gémissent de tous leurs fers ?
Dans un chaos d’ancres et de cordes
De casiers, de voiles roulées,
L’homme les a abandonnés.
Ils l’attendent dans ce désordre .
Ils ont perdu leurs grandes ailes,
Comme un oiseau tombé au sol.
Ils sont espérance d’envol
Le vent du large les appelle
Leur gréement chante en harmonie
Leur ventre aspire à la caresse
De la vague molle et ils dressent
Leur corps de bois vers l’infini
Josette Tholomier
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Octobre éparpille ses torches - Poème de Jean-Vincent Verdonnet
Octobre éparpille ses torches
par les halliers et les ravines
Le soir, un cri de geai l’écorche,
à la pente des toits s’incline
Le silence coule profond
J’entends battre mon cœur d’enfant,
aux poutres noires du plafond
le maïs luit très faiblement
La berge se coiffe de brume
où tremble un feu de pauvreté
Mélancolique un train s’enrhume
Près du dernier quai de l’été
Quelles treilles vont accueillir
la vendangeuse qui revient ?
A la braise du souvenir
s’enlacent son rire et le mien
Jean-Vincent Verdonnet
in Où s’anime une trace(1951-1979), Editions Rougerie, 1994.
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Forêt d'automne - Poème de Philippe Brand
Les ors, les roux, les ocres, trésors de la palette,
Se marient et se mêlent, en tableaux nuancés,
Aux brunes et aux blondes variantes enlacées,
Sur fond de sapins verts, irisation parfaite.
Les feuilles bousculées par des coups de soufflette
Crépitent en chutant, et se posent en douceur,
Les pas sur le feuillage font crisser la moquette,
Déjà accumulée en légère épaisseur.
J’hume l’humus humide, d’une excellente humeur,
La senteur du terreau présage l’abondance,
La fraîcheur atténue des arbres les essences,
Le crottin des chevaux n’est pas bon parfumeur.
C’est la saison des baies, fades ou bien goûteuses,
Que ramasse au hasard la main parcimonieuse;
Les champignons tout frais finissent en omelette
Craquante sous la dent, toute gratuite emplette.
Les doigts frôlent parfois quelques fines aigrettes,
Qui dispersent au vent leur fragile semence,
Ou se piquent aux épines du houx, tête distraite,
Les plantes ont aussi leurs moyens de défense.
Au moment où elle semble descendre à sa perte,
La forêt est propice à toutes découvertes,
Le voyage vaut bien croisière de plaisance.
J’aime cette visite au jardin des cinq sens.
Philippe Brand
12-19/12/2001