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POÈMES & TEXTES POÉTIQUES - Page 18

  • Timide - Poème d'Hervé Porcellini

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    Etoiles des astres clairs ou deux /deux étangs verts

    Peut être des gouttes d'eau peut être des océans

    Et si grands et si profonds

    Que je me suis penché

    Que je me suis noyé dedans .

    De la nacre blanche et du corail rose

    La douceur de la soie j'n'connais pas sa voix

    Et si chaude et si fragile

    Que je m'suis approché

    Que je me suis brûlé près d'elle.

    Je passe et repasse le long de la vitrine

    J'ai usé la glace je n'ai pas très bonne mine .

    Pourtant un jour elle regardera enfin remarquera

    Et me verra arpenter le trottoir du matin jusqu'au soir .

    J'aurai les jambes comme du coton je serai funambule

    La bouche ouverte comme un ballon prêt à gober la lune .

    Elle a tourné la tête aussitôt moi je m'arrête

    Quel délicieux sourire j'ai bien cru défaillir

    J'ai vu briller les étangs verts

    L'allée de nacre blanche

    Et le corail rose s'st ouvert .

    Je ne passe plus le long de la vitrine

    Elle ne m'a point vu je n'ai pas très bonne mine

     

     


    Hervé PORCELLINI

    Auteur compositeur interprète

    Extrait de son CD "Chansons naturelles sans additifs ni colorants"

  • Partir du ruisseau - Poème de Solange Jeanberné

    medium_cyrielle_9_2_.jpgPartir du ruisseau
    Le suivre pour le murmure
    Le jeu entre les rives
    Pour le gué
    Le sable qui absorbe nos traces

    Pénétrer à la lisière du bois
    Pour l'imprévu des sentes
    La montée de la sève
    Et la mousse des lits

    Poursuivre à travers prés
    Pour la folie des herbes
    La course des chevaux
    Et nos chants de guerriers

    Rejoindre la vie lactée
    Pour la musique des sphères
    Et nos danses éternelles


    Solange JEANBERNÉ, Extrait de son recueil "Apnée", Ed. la Compagnie Littéraire, 2006


    Autres publications : "Ancolies",  "Incomplétudes"

  • Offrande - Poème de Sylvette Bayol

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    Le ciel n'est plus qu'un vaste élan

    Comme une aile ouverte et profonde

    Sous le déferlement du monde,

    Limpide et lent vacillement –


    Tendu, mon regard tendre a délivré le Temps,

    Toute vibration, éternelle seconde

    Au cœur cuivré du sable ébloui comme une onde,

    A deux mains, je m'élève et forte infiniment .


    Je te goûte et te bois, sève absolue de l'âme,

    Espoir universel, paisible et rayonnant –

    En l'immense multiple alchimique printemps

    Je me dissous d'offrir, consumée, toute flammes,

    Cosmique au centre ardent de ce mystique jour,

    Oméga, Verbe d'OR, je ne suis plus qu' AMOUR !

    .

    Sylvette Divizia-Bayol                       Avril 2007              

  • Elan vital - Poème de Philippe Brand

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    Chaussé de mes raquettes, dans la neige crissante,

    Au rythme de mon pouls, et les bras en balance,

    Sur mon élan de vie, je déguste la pente,

    En sereine apnée, la tête en vacance.


    Pas à pas, je progresse vers l’alpe ensoleillée,

    En rythme ralenti, en indolente marche,

    Laissant couler ma vie, à demi éveillé,

    Comme un automate, subconsciente démarche.


    Bras et jambes synchro, trois secondes immobile,

    Sur l’élan de mes muscles, sans attention active,

    Porté par l’eau limpide, à mon souffle docile,

    J’avance sans effort, glissade sensitive.


    Au repos, sans pensées, stimulant l’énergie,

    Sous mon élan vital, mon corps, vibrant, s’anime.

    Ma dynamique interne stimulée réagit,

    Réchauffe tous mes os, fruit d’un effort minime.


    Libéré des entraves, vaines rigidités,

    Issu du fond de moi, de ma force vitale,

    Le souffle créateur, dans la sérénité,

    Me conduit sur ma route perso, originale.

    Philippe Brand                       08/02-12/04/06

  • Chienne de vie - Poème de Marie-Jo Thabuis

    Ce sont les vents contraires

    Qui me poussent, pouilleux,

    Suivi d’un chien galeux

    Comme moi sans repaire.

    Ainsi s’en vont les gueux

    Clébards et pauvres hères.

    Et mon mâtin cabot

    Répond quand je l’appelle,

    De la Pâque à Noël

    Au doux nom de : « Cadeau ».

    Je n’ai pas de sébile

    Mais ma foi puérile

    Pour quêter vos regards ;

    Je n’ai pas de miroir

    Mais tous vos yeux pour voir

    Mes routes de hasard ;

    Je me lave aux averses

    Des chemins de traverse,

    Dans mes souliers troués

    Il faut bien l’avouer,

    Je sèche mes orteils

    Seul, au chaud d’un soleil.

    Mais le vagabondage

    N’est que méchant voyage,

    Et las de mon errance,

    De ma vie en balance,

    Sous un tapis de feuilles

    Comme moi déjà mortes,

    Je pose la cohorte

    Des illusions en deuil.                                       

             *                        

    Ceux qui me trouveront

    Emprisonné et roide,

    Dans une automne froide

    Englué sur l’argile,

    Ceux-là même diront

    Paroles inutiles :

    « C’est un de ceux qui errent Eclaboussés de terre » !

    Pas besoin de toilette :

    La misère se jette

    A la fosse commune

    Au fond des nuits sans lune.

    S’il ne reste qu’une ombre

    Sur une pierre sombre :

    C’est « Cadeau la détresse »

    Offert à vos caresses,

    Mais restez sans alarme

    Car désespérément,

    Un chien meurt doucement,

    Sans rancœur et sans larme.


    Marie-Jo Thabuis

     

  • Voeux en un poème de Maurice Lestieux

     « La beauté est un ‘apparaître-là’"

    François Cheng

    Lotus VII

    Les vingt-cinq collines du Guilin

    disputent l’espace aux lacs, aux rizières,

    sous le tacite acquiescement du ciel.

    Et voici que l’intercession de l’arbre

    au tronc clair dévoré de flammes vertes

    ne suffit plus. Que paraisse l’artiste,

    lumière aux mains et ciseau décisif.

    Du granit jaillit le lotus naissant,

    pureté dont même le reflet s’étonne.

    La beauté s’inscrit alors dans l’espace

    qui l’attendait. La forme achevée,

    encore entrouverte, signe l’infini.

    D’entre la montagne et l’eau, l’harmonie

    s’installe en l’unisson moléculaire

    de la pierre offerte et de l’Univers.


    Maurice Lestieux

    POUR UNE BELLE ANNEE 2007