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poésie - Page 24

  • Les bateaux de pêche - Poème de Josette Tholomier

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    Ils sont affalés sur la plage

    Sous le soleil, dorment un peu,

    Et dans l’instant même il se peut

    Qu’ils rêvent encore de naufrage

    Ils ont tant vogué sur la mer

    Tant affronté de grands périls

    Qu’à leur souvenir se peut-il

    Qu’ils gémissent de tous leurs fers ?

    Dans un chaos d’ancres et de cordes

    De casiers, de voiles roulées,

    L’homme les a abandonnés.

    Ils l’attendent dans ce désordre .

    Ils ont perdu leurs grandes ailes,

    Comme un oiseau tombé au sol.

    Ils sont espérance d’envol

    Le vent du large les appelle

    Leur gréement chante en harmonie

    Leur ventre aspire à la caresse

    De la vague molle et ils dressent

    Leur corps de bois vers l’infini

     

    Josette Tholomier

     

  • Octobre éparpille ses torches - Poème de Jean-Vincent Verdonnet

    Octobre éparpille ses torches

    par les halliers et les ravines

    Le soir,  un cri de geai l’écorche,

    à la pente  des toits s’incline

     

    Le silence coule profond

    J’entends battre mon cœur d’enfant,

    aux poutres noires du plafond

    le maïs luit très faiblement

     

    La berge se coiffe de brume

      tremble un feu de pauvreté

    Mélancolique un train s’enrhume

    Près du dernier quai de l’été

     

    Quelles treilles vont  accueillir

    la vendangeuse qui revient ?

    A la braise du souvenir

    s’enlacent son rire et le mien

    Jean-Vincent Verdonnet

    in Où s’anime une trace(1951-1979), Editions Rougerie, 1994.

  • Forêt d'automne - Poème de Philippe Brand

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    Les ors, les roux, les ocres, trésors de la palette,

    Se marient et se mêlent, en tableaux nuancés,

    Aux brunes et aux blondes variantes enlacées,

    Sur fond de sapins verts, irisation parfaite.

    Les feuilles bousculées par des coups de soufflette

    Crépitent en chutant, et se posent en douceur,

    Les pas sur le feuillage font crisser la moquette,

    Déjà accumulée en légère épaisseur.

    J’hume l’humus humide, d’une excellente humeur,

    La senteur du terreau présage l’abondance,

    La fraîcheur atténue des arbres les essences,

    Le crottin des chevaux n’est pas bon parfumeur.

    C’est la saison des baies, fades ou bien goûteuses,

    Que ramasse au hasard la main parcimonieuse;

    Les champignons tout frais finissent en omelette

    Craquante sous la dent, toute gratuite emplette.

    Les doigts frôlent parfois quelques fines aigrettes,

    Qui dispersent au vent leur fragile semence,

    Ou se piquent aux épines du houx, tête distraite,

    Les plantes ont aussi leurs moyens de défense.

    Au moment où elle semble descendre à sa perte,

    La forêt est propice à toutes découvertes,

    Le voyage vaut bien croisière  de plaisance.

    J’aime cette visite au jardin des cinq sens.

       

    Philippe Brand

    12-19/12/2001