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poemes - Page 7

  • Forêt d'automne - Poème de Philippe Brand

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    Les ors, les roux, les ocres, trésors de la palette,

    Se marient et se mêlent, en tableaux nuancés,

    Aux brunes et aux blondes variantes enlacées,

    Sur fond de sapins verts, irisation parfaite.

    Les feuilles bousculées par des coups de soufflette

    Crépitent en chutant, et se posent en douceur,

    Les pas sur le feuillage font crisser la moquette,

    Déjà accumulée en légère épaisseur.

    J’hume l’humus humide, d’une excellente humeur,

    La senteur du terreau présage l’abondance,

    La fraîcheur atténue des arbres les essences,

    Le crottin des chevaux n’est pas bon parfumeur.

    C’est la saison des baies, fades ou bien goûteuses,

    Que ramasse au hasard la main parcimonieuse;

    Les champignons tout frais finissent en omelette

    Craquante sous la dent, toute gratuite emplette.

    Les doigts frôlent parfois quelques fines aigrettes,

    Qui dispersent au vent leur fragile semence,

    Ou se piquent aux épines du houx, tête distraite,

    Les plantes ont aussi leurs moyens de défense.

    Au moment où elle semble descendre à sa perte,

    La forêt est propice à toutes découvertes,

    Le voyage vaut bien croisière  de plaisance.

    J’aime cette visite au jardin des cinq sens.

       

    Philippe Brand

    12-19/12/2001 

     

  • Drôle de trame - Poème de Marie-Jo Thabuis

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    Je voudrais évider

    D’échevelés fuseaux

    Avant que des tissages

     N’aient ourdi trop d’étoupe

     Je voudrais délier

    De la trame du jour

     Le cousu de ses fils

     Torsadés noirs ou blancs

     Et dénuée d’habit

    En tissu de mensonge

     Pour filer je prendrais

    La clé de tous les champs

    Et leurs fleurs de coton

     

    Marie-Jo Thabuis

  • La complainte du pauvre Georges - Poème de Georges Miquel

    f47e740209f6f2bad4e60f9cb549fdc6.jpegOyez, oyez, bonnes gens

    La folle ritournelle

    Qui chante en la cervelle

    De ma vie en suspens.

    J’ai des mots et des vers

    Qui tournant dans ma tête

    En font une girouette

    Et mes sens de travers.

    Les rythmes et les rîmes

    S’en donnent à cœur joie

    Quand leur chanson déploie

    Mes sentiments intimes.

    Ce manège d’enfer

    Dans un grand tourbillon

    Enivre le grillon

    De mon cœur tant offert.

    Dans les flonflons joyeux

    De la fête voisine

    Le soir qui se dessine

    Prépare nos adieux.

    L’ombre se fait attendre,

    Se meurent les lampions,

    S’étranglent les violons,

    Enfin vient la nuit tendre.

     

    Valsez, voltez, virez,

    Tourniquet des amours,

    Des départs sans retours ;

    Ainsi vous vieillirez !

    Souvenir, souvenir,

    Ecume de mes vies,

    Morte eau de mes envies,

    Noyant mon devenir.

    La vie est en couleur

    La mort en blanc et noir,

    L’une pétrie d’espoir

    Et l’autre de douleur.

    Dans l’alcool des passions,

    Enivrons nous encore,

    Mâchons la Mandragore

    D’ultimes illusions !


    Georges Miquel

  • Au bout du monde (Un jour de Juillet 2007) - Poème de Marie-Jo Thabuis

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    AU BOUT DU MONDE

    Aux saisons en grisailles,

    Tes ciels blancs torturés

    S'accrochent saturés

    Des embruns de Bretagne ;

    L'été est en mouvance,

    Et le temps se balade

    Tant soit triste et maussade

    A cueillir la nuance

    Des mauves hortensias

    Où des vapeurs s'égaillent

    En ombelles fuchsia ;

    Azurs en accordailles

    Et chagrins dénoués,

    Il pleut des nues trouées :

    Le bleu des agapanthes

    Sur tiges ondoyantes

     

     Mari-Jo Thabuis 

  • Balançoire - Poème d'Hélène Soris

     

    80fba229fc680a0270c15643eed55770.jpgAbri

    oblique dessein 

    dessin de toi

    sur la maison

    rai de lumière sur tes doigts

    tes toits

    tu traces 

    rivières ramages

    rimailles entre roches

    encoches

    où s'arrimer

    Yvoire s' exprime

    Dans les jardins des cinq sens

    Où tu te balances

     

    Hélène Soris, in "Vague d'ancre"

    blog : http://ombrescontrevents.hautetfort.com/

  • Eternité - Poème de Georges Miquel

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    Si tu sais faire

    D'un seul sourire d'enfant, fugace

    D'une seule volute de soleil, ardente,

    D'un seul pétale, agonisant,

    D'un seul soupir,

    L'espace dilaté pour enclore l'humanité;

    Si tu sais faire

    D'une lame de lune sur la mer décharnée,

    D'un rien, d'un souffle, d'un vertige,

    D'un regard, d'un grain, d'une larme,

    D'un abîme, d'une extase,

    La bulle ou enfermer tout l'univers;

    Si tu sais faire

    D'une seule flamme, les laves de l'Enfer,

    D'un seul baiser, les nuées ardentes de l'Amour,

    De l'adieu d'une main, haletante, la tristesse du monde,

    D'un tremblement de lèvres, l'espérance des dieux ,

    Alors si, solitaire,

    Tu portes ainsi, dans le recourbement du cœur,

    La détresse des hommes et l'extase des saints,

    Chaque instant, chaque moment, chaque seconde,

    Chaque étincelle du temps

    Sera Eternité

    Entre un futur qui tarde, un passé qui s'attarde,

    N'attends rien de Demain,

    D'Hier ne te souviens;

    Le temps n'est que mirage .

    Il n'est de certitude que maintenant,

    Que ta "main tient" ;

    Maintenant

    La seule éternité des hommes .


    Georges Miquel